La pêche d’inventaire, est un outil d’évaluation et d’aide à la gestion. Ces pêches permettent d’obtenir des résultats précis et fiables dans le suivi des diverses règlementations mise en vigueur. Elles se déroulent sur un endroit d’un cours d’eau dit représentatif.
Pêche d’inventaire piscicole 2024
Mardi 9 Octobre 2024 avait lieu une pêche d’inventaire piscicole effectuée par la sté hydro concept à la demande de l’OFB( Office Français pour la Biodiversité). Celle-ci s’est déroulée sur le Trieux au pont de Trégonneau. La partie prospectée : 200 m en aval du pont et 200 m en amont du pont. Sur les photos vous pouvez voir la façon dont a été pratiquée cette pêche, c’est à dire en barque compte tenu de la profondeur. Pas sur que ce soit le meilleur moyen de pratiquer car le bruit du moteur thermique et les remous de la barque ne sont pas facilitant. Seul les berges ont été prospectées. Malgré cela, nous avons eu la bonne surprise de voir du poisson. Tous les petits poissons fourrage étaient présent en nombre, vairons, goujons, loches, lamproie de planer, gardons. Une grosse anguille et 22 truites de toutes les classes d’âges, dont 2 de 37 et 38 cm. Pour l’occasion, les pêcheurs qui accompagnent l’AAPPMA dans la restauration des ruisseaux ont été invités à cette inventaire. Voir autant de truites nous a confortés dans l’idée de continuer la restauration des ruisseaux, car nul doute que ces 22 truites iront se reproduire soit dans le Frout ou dans le Kerprigent que nous avons restaurée l’année dernière et qui se situent tout deux un peu en amont de ce parcours.
Pêche de suivi anguilles 2024
Un petit compte rendu sur la pêche de suivi anguilles 2024 à laquelle j’ ai assisté et qui s’est déroulée sur le Trieux en aval du pont de Squiffiec. Ce suivi était réalisé par les techniciens et garde de la fédération de pêche. La partie prospectée : environ 20 m de large et 20/25 m de long soit un peu plus de 400 m2 de courant et radiers. Résultat : 7 anguilles dont 5 un peu plus longues qu’une civelle une de 20 cm et une de 30 cm autant dire nul. Seulement 3 truites dont 2 petites de 16/18 cm et une belle de plus de 30 cm. 2 tacons et de gros goujons, vairons, loches et chabots. Parfois, on a de quoi être désabusé et mon sentiment c’est que les seuls poissons qui restent sont ceux qui ne peuvent être mangé par le cormoran car trop petites. Cormoran qui patrouille tous les jours dans le secteur.
Indices d’abondances saumons
(Depuis 97 sur le Trieux, Leff et Léguer )Depuis 1994, une série de campagnes annuelles est menée afin de connaître l’abondance des juvéniles de Saumon Atlantique (appelés tacons) sur plusieurs cours d’eau du Massif Armoricain. Cette expérimentation a été mise au point sur le Scorff en Morbihan puis étendue au bassin de l’Odet et enfin à d’autres cours d’eau bretons grâce à la collaboration de l’INRA, du CSP et des Fédérations pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique. En 2015, dix-huit bassins versants de Bretagne ont été pêchés selon la méthode des indices d’abondance et d’après le protocole de Prévost et Baglinière (1993). Celui-ci est spécifique aux pêches de juvéniles de Saumon Atlantique de l’année (tacons 0+) et s’applique aux cours d’eau à salmonidés d’une largeur supérieure à 3 m. Les pêches doivent s’effectuer dans des secteurs de radiers et de rapides (voire plats courants à fond grossier et peu profonds) qui sont les habitats préférentiels des juvéniles de saumon au stade 0+.
1 appareil de pêche électrique portable alimenté par une batterie 24 V (puissance max. 200 W) délivrant un courant impulsionnel de fréquence 400 Hz, la tension de sortie étant réglée pour fonctionner à 50 % de la puissance disponible. L’anode est un cercle d’aluminium de 35 cm de diamètre sur un manche de 1,5 m de long ;
– deux épuisettes à cadre métallique de 60 et 75 cm de large (resp. 40 et 50 cm de haut) équipées d’un filet à mailles de 4 mm. Le rebord inférieur du cadre est droit car elles doivent reposer sur le fond de la rivière sans laisser d’espace d’échappement ;
– une petite épuisette « volante » à main et un à deux seaux.
Les tacons capturés sont directement mesurés et les données enregistrées dans un ordinateur de terrain.
Le protocole de pêche (Prévost et Baglinière, 1993)
Quatre personnes minimum sont requises : une au Martin Pêcheur, deux aux épuisettes et un voir deux porteurs de seau. Le protocole de pêche peut être résumé comme suit : 1. Le porteur du Martin Pêcheur place les porteurs d’épuisettes à l’aval de la zone qu’il va balayer avec l’anode, dans un secteur de rapide ou de radier (ou à défaut de plat courant). Les deux épuisettes sont posées au fond, face au courant et en position fixe, avec un recouvrement latéral des cadres afin de ne pas laisser de section non filtrée entre elles. L’un des deux positionneurs d’épuisette tient aussi l’épuisette « volante ».
2. L’anode balaye une zone de 4-5 m en amont des épuisettes dans la veine d’eau filtrée par celles-ci.
3. Les poissons attirés puis « choqués » par le courant électrique descendent dans les épuisettes guidés par l’anode et poussés par le courant.
4. Au besoin, les poissons bloqués au fond ou dans la végétation aquatique sont récupérés à l’épuisette à main.
5. Les poissons sont transférés dans les seaux.
L’opération est renouvelée sur une zone favorable (radier ou rapide) non perturbée par le « trait » précédent, en prenant garde de ne pas marcher sur la zone suivante et de se déplacer le plus discrètement possible. L’échantillonnage d’une station s’arrête au bout de 5 minutes de pêche effective, anode en fonctionnement dans l’eau, mesurés sur le compteur du Martin
Les indices d’abondance et les juvéniles 0+ (tacon de l’année)
Il s’agit de pêcher, pendant 5 minutes, des zones favorables aux juvéniles (radiers, rapides et plats courants) en fin d’été-début d’automne. Le nombre de juvéniles de l’année capturé en 5 minutes est, en effet, un indicateur de la densité en place dans le cours d’eau. Les indices d’abondance de juvéniles de l’année (0+) sont obtenus d’après les histogrammes des tailles des tacons pêchés qui font apparaître deux cohortes bien distinctes : les juvéniles de l’année et ceux qui proviennent du recrutement de l’année précédente (1+).
Indices d’abondance 2023
Pour illustrer les propos ci-dessus, quelques photos des indices d’abondances 2023. On voit très bien la différence entre les truitelles photo 3 et les tacons photos 4 avec leurs nageoires pectorales très développées qui permettent aux jeunes saumons de bien tenir le fond du cours d’eau même par fort courant.